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Beijing, Ambre chinoise et Fleur de lotus
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25 avril 2010

14 octobre 2006 hallucination anatolienne Bonjour

14 octobre 2006

hallucination anatolienne

Bonjour à tous,
je ne suis absolument pas certain que la soirée d'au revoir organisée pour le départ de Corentin et Gurvan, amis de Paul et touristes imbibés de Raki, ait été la meilleure des préparations à la journée pêche à laquelle j'avais été convié par mes vigiles de l'ambassade. Quand certains y voient une heure matinale, je dirais plutot que mon coucher s'est fait de manière tardive dans cette belle nuit d'octobre habillée de sa blanche robe lunaire, poétique allusion sensée éveiller dans vos esprits cette fameuse teinte que prend l'eau quand au milieu de quelques glaçons elle est versée sur quelques centilitres de précieux apéritif anisé.
Le rendez vous dominical était fixé pour 9h00 à l'ambassade et c'est avec la plus grande des violences que mon portable m'extirpa d'un profond sommeil vers 9h13........Dix minutes plus tard, j'arrivais au rendez vous en regrettant de mettre laissé verser la veille, de ce liquide huileux dans le fond de l'oeil qui me donnait maintenant ce  regard d'une fraicheur toute globuleuse. J'avais accepté une semaine auparavant cette virée challenge car effectuée uniquement avec un équipage turcophone.

Oktay en copilote, Tasin et Mustapha en passager, j'écoutais les instructions directionnelles et tantais de cerner le contenu des conversations. Je m'appliquais dans l'écoute et je compris trés clairement les propos d' Oktay  qui m'indiquait de ralentir et de me mettre sur la voie de droite. Je me réjouissait des yeux de lynx de mon équipier qui avait certainement décelé dans notre environnement proche un quelconque radar ou autre controle de police, je ne comprenais plus quand encore quelques mètres plus loin, il me demandait de stopper mon véhicule sur la voie la plus à droite,..... cependant j'obtemperais. Aussitôt arretée notre équipe allait se voir renforcée par la présence(surprise) dans le véhicule du frère d'Oktay ainsi que de sa nièce. Le véhicule ressemblait desormais en tout point à une voiture turque avec sa surchage pondérale, sa fillette de huit ans sur les genoux de son père et les clopes fumées les unes après les autres.......je ne comprenais plus rien aux conversations entrecoupées de grands éclats de rire. Le GPL allait manquer et je me réjouissais de pouvoir prendre un semblant de petit dejeuner dans une station qui certe pour les connaisseurs ne valait absolument pas celle de la Sarthe-Sargé-Le Mans mais qui présentait le confort minimum nécessaire, j'abandonnais à mes partenaires de voyage la surveillance du véhicule pour quelques minutes qu'ils mettèrent à profit pour le nettoyer, l'astiquer, le polir, le lustrer, et au grand plaisir de Nicolas S. le karcheriser, trois bons hommes en pantalons noirs et escarpins entrain de s'affairer  autour d'une voiture avec perfectionnisme voir professionalisme dans une station posée au milieu de nulle part, je croyais rêver. J'embarque tout le monde et conduit mon équipage jusqu'à bon port et là surprise, le site, qu'aux travers des dires d'Oktay, j'imaginais comme un avre de paix en pleine foret bordée d'un plan d'eau n'était qu'une retenue d'eau en zone semi desertique, même mieux que ces aires de picnic jouxtant les autoroutes, à ce moment là je suis décu, surtout après 2h de route. Pas le temps de sombrer, aussitot déposés nos pêcheurs, mon copilote me dirige jusqu'au village le plus proche afin de faire quelques courses pour le midi. Je goute à l'hospitalité turque quand rentré dans le bakal(superette) je suis invité à m'assoir dans le fauteuil du tenancier, place de choix, responsable de la caisse et vue directe sur l'écran 36cm situé à un bon 6mètres à l'autre bout de la pièce. Je suis à une place stratégique pour observer mon partenaire faire des allers retours jusqu'aux autres fournisseurs "mangal" (barbecue) mais aussi, pour voir le patron du commerce quitter son établissement sans prévenir, me laissant seul, responsable de sa caisse et là j'hallucine... Quand le premier client apparait je feins de ne pas le voir trop absorbé par le western qui passe sur TRT1, le bruit des coups de feu remplit la pièce, mes yeux ne quittent pas l'écran mais mon esprit lui se demande ce que "fout là" mon enveloppe corporelle. Je sais les hommes parfois peu prompts à effectuer des courses alimentaires raisonnées mais là, quand Oktay reviens, je suis dans la troisième dimension. A la main il a plusieurs sacs, un contenant des légumes, mais surtout 5 autres remplis de pains, 30 au total et quand il me demande si 4kg de mouton à griller pour le midi c'est assez, j'ai tout le mal du monde à le convaincre que 3kg seront largement suffisant pour nous 6. Encore quelques litres de boisson américaine à charger et on reprend la route direction la maison des parents de mon chef de bord ; chemin de terre, anes errants, j'ai l'impression qu'on s'enfonce dans la campagne.

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Arrivés dans ce petit village où les collines, se durcissant, se coiffent de pointes rocheuses nous avons droit à la visite en turc du jardin potager familial avant d'etre invités à rejoindre le salon. Deux canapés se font face dans cette petite pièce où une nouvelle fois je touche à l'irréalité quand Oktay quitte l'endroit pendant plus de 10minutes me laissant le soin de converser avec son père, heureusement très bavard. Un ayran plus tard (boisson lactée salée) on reprend notre errance direction le plan d'eau, son barrage, sa pisciculture (d'où viendront les seuls poissons de la journée) et ses berges qui nous verront nous installer pour le barbecue. Quelques heures plus tard, nous nous retrouvons à nouveau chez les parents de mon guide pour célébrer l'iftar, moment de la journée où les musulmans pratiquants rompent le jeûn pendant le ramadan. Il fait doux et au milieu de beaux paysages nous nous installons sur un tapis avec des coussins dans le jardin où la maitresse de maison nous apporte le thé et des galettes traditionnelles appelées gözleme que nous mangeons avec du fromage. Je repars chargé de produits du jardin, d'oeufs et de fromage, tout le monde est embarqué et c'est au milieu de champs en feu dans la nuit pour cause d'écobuage que nous rallions Ankara.
PS: une bonne partie des 30 pains étaient destinés au paté de maisons au bord du plan d'eau qui se trouve à 4km du premier dépot.
Bisous à tous. Ronan

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