12 novembre 2006
Le Marriage / Antalya News
Voilà une quinzaine de jours, l'hiver faisait son entrée façon "Guest
Star" sur Ankara, on ne lui avait pourtant rien demandé et c'est pour
montrer toute ma désapprobation sur ce changement météo radical,
éffectué sans concertation, qu'à bord de ma fidèle R21 concorde 2.l
injection avec aileron et jantes alliage, je quittais le plateau anatolien
direction le sud pour une visite de courtoisie à un couple d'amis,
nouveaux résidents d'Antalya. Plage, douceur, barbecue, excursion en
montagne, mer à 23° : le pied... Discussion pré néonatale avec Charlotte,
future maman, refaisage de monde sous vodka zubrowska avec Guillaume,
analyse technique et psychiatrique de la dépendance de l'Homme face aux
olives, rien n'a manqué à ce superbe week end, pas même l'évocation de
leur futur union devant les autorités turques compétentes.
Notre pays d'accueil ne reconnaissant pas les unions libres et autres Pacs,
Charlotte ne travaillant plus depuis la rentrée, leur projet de mariage
endossait un caractère administratif certain (permis de séjour) qui
expliquait le comité restreint prévu autour de la cérémonie.(2 témoins à
trouver).
Je m'en retournai à la capitale avec le regret de ne pas avoir pu rester
quelques heures de plus sur les bords de méditerranée afin d'assister à
la cérémonie.
Prise de nouvelles quelques jours plus tard auprès de mes antalyotes,
les rouages parfois grippés de l'administration locale avaient effectué
leurs travaux de quasi destruction massive et la date d'union était
décalée. L'idée naissait, elle allait faire son chemin. Partant du
principe fondamental que ce n'est pas parce qu'on à rien à faire qu'il
ne faut pas être nombreux, je proposais ma présence et aux vues de la
date retenue je pouvais être accompagné de Polo, mon acolyte
morbihannais. L'affaire était conclue et nous avions 3 jours pour
préparer les noces de notre coté avant de nous retrouver confortablement
installés dans les sièges baquets de mon beau véhicule à la peinture
métallisée et à la fermeture centralisée. Après un voyage effectué sous
le signe du tourisme, nous arrivons à une heure raisonnable pour nous
engager dans un petit "enterrement de vie de garçon" qui nous voit finir
sur la plage dans la nuit.
Réveil à l'aube pour moi et mon copilote afin
d'opérer un délicat nettoyage de ma Renault Sport équipée de 4 vitres
électriques et de sièges velours, suivi d'une décoration au tulle où
nous avons pu exprimer toute notre délicatesse et notre sens artistique.
Après avoir cachés Champagne, Gewurtztraminer et foie gras au frigo, nous conduisons les
futurs époux jusqu'au centre ville pour un convolage prévu vers 10h00.
Dans cette prévision, était sous estimée la capacité de l'administration
turque à se venger de notre rapport privilégié à la France. Le dossier
de mariage, complet depuis plus de quinze jours et déjà visé par la
directrice de ce service, s'avère, à quelques minutes de l'heure prévue,
montrer quelques failles purement sorties de l'imagination fertile d'un
fonctionnaire soucieux d'emmerder 2 ressortissants hexagonaux. La future
maman de l'équipe oscille entre rage destructrice et effondrement, Polo
me fait part de sa surprise de ne pas encore avoir entendu parlé de
carnage à l'arme automatique dans ces services étatiques.
Réunion d'urgence, prises de décisions rapides, 2 équipes sont formées afin de
partir à la quête du tampon rouge manquant sur un certificat médical
déjà multi tamponné et d'une nouvelle traduction certifiée, agréée,
autorisée, notariée, expertisée des passeports (document pourtant déjà
dans le dossier). La rapidité et l'efficacité des équipes aura à peine
permis à Charlotte d'approfondir ses travaux de recherche sur
l'alignement hormonal des femmes travaillant en espace clos et nous nous
retrouvons à 11h45 pour effectuer une nouvelle tournée de bureaux qui
débouche sur
un nouveau rendez vous à 13h30. Retour à l'appartement, déjeuner en
terrasse et déjà il faut repartir. Arrivés à proximité du service des
mariages, le marché qui le matin était calme voit ses allées bondées,
impossible de stationner à proximité, et je fais donc descendre mon
équipage avant de partir à la recherche de quelques mètres carrés de
stationnement que je finis par trouver à petaouchnock. Début du footing,
au milieu des travées, slalom entre les caddy et les mamas turques, je
m'égare entre les étales, je suis perdu, je presse le pas, c'est sur je
vais être à la bourre, encore un détour et je retrouve le bâtiment, je
monte quatre à quatre l'escalier qui mène à la salle des mariages,
j'arrive avec une tête de fou, coiffure façon je roule les fenêtres
ouvertes, le souffle court et la chemise qui colle, je suis quasiment à
l'heure du rendez vous et c'est tant mieux car on va attendre près d'une
heure et demi. 15H32 Monsieur et Madame Codron viennent d'echanger leurs
"Evet", on signe le registre des témoins. La confrontation avec
l'administration turque a presque supplanté le stress du "jour J"
et on met quelques instants à réaliser que le périple est
terminé mais rapidement l'émotion gagne... ça y est "ils sont mariés".
Une fois la voiture retrouvée, on trace la route direction la plage pour
le vin d'honneur, séance photos et champagne.
Finalement c'était un
"perfect day" et le repas de noce fut excellent, je n'oublie pas
d'ailleurs comme ça arrive souvent au plus adroit en ce genre
d'occasion, de délicatement me renverser une bonne moitié de verre de vin
rouge sur ma chemise, façon décorations de fêtes. Gros bisous à tous et
qu'on se le dise "VIVE LES MARIES".